Les cimetières
militaires 14-18
Alsace – Vosges

La nécropole nationale du Col de Wettstein, située près du col du Linge en Haute-Alsace, abrite les dépouilles de soldats français tombés lors des violents combats de la Première Guerre mondiale. Elle regroupe les corps provenant des secteurs de Lingekopf, Barenkopf, Schartzmännele et de la vallée de Fecht. Avec 3 535 soldats français inhumés, dont certains reposent dans deux ossuaires, cette nécropole est particulièrement dédiée aux chasseurs alpins. Un monument commémoratif, représentant un chasseur alpin et portant le mot “PAX” (Paix), a été érigé en leur honneur. Les familles des soldats disparus ont également apposé des plaques commémoratives sur les parois des ossuaires.

Le cimetière allemand du Linge, situé au Bärenstall, à proximité du col du Linge, est le lieu de repos de 2 460 soldats allemands tombés lors des combats de la Tête des Faux et du Linge. Il porte aujourd’hui le nom de Hohrod-Bärenstall. Les sépultures sont réparties en quatre sections géométriques et comprennent 1 518 tombes individuelles, dont 40 sont inconnues, ainsi qu’un ossuaire monumental abritant 942 corps, dont 516 sont inconnus. 

Le cimetière Duchesne, situé à l’emplacement du camp arrière français, abrite les tombes de 408 soldats français, dont 116 reposent dans un ossuaire. Créé en 1924, ce cimetière est accompagné d’un monument commémoratif dédié aux soldats du 14e BCA et au commandant J. Duchesne, décédé lors de l’assaut de Grimaude en décembre 1914. Depuis cet assaut, les Chasseurs français ont maintenu leur contrôle sur 95 % du sommet de la Tête des Faux jusqu’à la fin de la guerre. À la fois le cimetière et le sommet de la Tête des Faux sont classés monuments historiques depuis 1921.

Cet important site de mémoire en Alsace comprend une nécropole nationale et un mémorial distinct des autres monuments religieux. La nécropole abrite 1640 soldats français, dont certains reposent dans six ossuaires bordés de granit. Le cimetière est aménagé selon un plan géométrique avec des sépultures individuelles disposées en quatre sections formant une croix latine, et il offre une vue panoramique sur le champ de bataille. La crypte renferme un ossuaire pour les soldats inconnus, recouvert d’un bouclier de la patrie, et trois autels dédiés aux cultes catholique, protestant et juif ajoutent une dimension œcuménique à ce lieu de commémoration.

La nécropole nationale de Cernay est un lieu de repos pour les soldats tombés lors des batailles du Vieil-Armand et de Steinbach pendant l’été 1914. Créée en 1920, elle rassemble les corps exhumés de cimetières militaires provisoires de la région. Après la Seconde Guerre mondiale, la nécropole est réorganisée pour accueillir les corps de soldats français morts entre 1940 et 1945. Au total, elle abrite les corps de 2 238 soldats français, ainsi que des combattants tchèques, russes, britanniques et serbes. Deux ossuaires contiennent les restes de 938 combattants.

La nécropole nationale d’Altkirch est un lieu de sépulture regroupant les corps de soldats français morts lors de l’offensive d’Alsace en août 1914 et de la campagne de France en juin 1940. Créée en 1920 pour rassembler les tombes dispersées dans la région de Belfort-Altkirch et du sud-est de Mulhouse, elle a été aménagée jusqu’en 1935. Le cimetière, d’une superficie de 5153 m², abrite les restes de 1 734 soldats français, dont 139 dans deux ossuaires, ainsi que les dépouilles de 36 combattants français de 1940. Parmi eux, repose Émile Hayem, un industriel et écrivain militaire.

Le cimetière national de la Waldmatt, créé pendant la Première Guerre mondiale par l’armée allemande, abrite les dépouilles de soldats morts lors de la bataille de Haute-Alsace en août 1914 et des combats ultérieurs jusqu’en 1918. Il a été réaménagé en 1921 et 1924 pour accueillir d’autres corps de soldats provenant de cimetières militaires environnants. Cette nécropole contient les restes de 442 soldats français, dont 162 répartis dans deux ossuaires, ainsi que ceux de 9 soldats russes de la Première Guerre mondiale, 6 soldats français de la Seconde Guerre mondiale et un soldat français de la guerre d’Algérie. Le cimetière allemand adjacent abrite quant à lui 1 238 corps.

La nécropole nationale de Dannemarie regroupe les soldats morts lors de la bataille des Frontières en 1914 et leurs blessés soignés dans les ambulances de Dannemarie. Aménagée de 1922 à 1924, elle compte près de 400 tombes, dont 139 dans deux ossuaires. Un soldat de la Seconde Guerre mondiale y repose également. Parmi les combattants, les frères Antoine et Pierre Gillot reposent dans la même tombe, Antoine étant l’un des premiers soldats français à mourir en 1939. Un monument aux morts se dresse à l’entrée de la nécropole.

Le réseau Trace d’Histoire réunit 11 sites emblématiques en Alsace et dans les Vosges, témoins des conflits passés. Ces territoires chargés d’histoire rappellent les événements qui ont façonné la région et laissent une empreinte profonde dans les paysages et les esprits. Alsace Destination Tourisme soutient cette initiative, visant à promouvoir le tourisme de mémoire et à transmettre un message de paix, d’espoir et d’humanité. Ces sites invitent les visiteurs à réfléchir sur les leçons du passé et à valoriser la tolérance et la réconciliation.