L’Association et l’histoire
du Mémorial du Linge
Le Musée du Linge a été inauguré en juin 1981, à l’initiative d’une poignée de passionnés d’histoire et d’anciens combattants qui souhaitaient préserver la mémoire de la bataille du Linge. L’idée de créer un musée dédié à cet événement est née de cette volonté de rendre hommage aux soldats qui ont combattu sur ces terres et de transmettre aux générations futures le souvenir de cette période tragique de l’histoire.
Grâce à la mobilisation des membres de l’association, des bénévoles et des autorités locales, le projet a pu voir le jour.
Des particuliers, des familles, des anciens combattants et des passionnés d’histoire ont généreusement contribué en offrant des objets, des photographies, des documents et des témoignages liés à la bataille du Linge.
L’association aujourd’hui
Le mémorial du LINGE est entièrement géré par une association de droit local composée d’environ 70 membres bénévoles qui assurent l’accueil, l’entretien du musée et du champ de bataille, la gestion des visites guidées et la gestion des collections. Le site du champ de bataille ayant fait l’objet d’une conservation est classé Monument Historique et appartient à l’Etat, les murs du musée appartiennent à la commune d’Orbey qui en a confié la gestion à l’association.
Le comité est aujourd’hui composé des membres suivants :
- Général (2S) Dominique MULLER : Président
- José BRETZ : Vice-président
- Rose Blanche DUPONT : Trésorière
- Thierry GARAND : Trésorier – adjoint
- Régine HENRY : Secrétaire
- Blandine JACQUEY ; Secrétaire-adjointe
- Antoine BALTHAZARD : Assesseur
- Michel COMPOINT : Assesseur
- Bruno FERRY : Assesseur
- Andréa IRTANUCCI : Assesseur
- Bertrand MUNIER : Assesseur
- Daniel SAVOYEN : Assesseur
Bien que le musée soit fermé du novembre à Pâques en raison des conditions hivernales et de la fermeture de la route d’accès, l’activité de l’association se poursuit tout au long de l’année.
Des équipes spécialisées sont constituées pour la gestion au quotidien dans les domaines suivants :
- Accueil musée des visiteurs
- Guides
- Travaux d’entretien extérieurs et intérieurs
- Muséographie
- Gestion de la librairie et de la boutique
- Communication
L’association est toujours en recherche de bénévoles souhaitant s’investir dans le fonctionnement et la pérennité du Mémorial du LINGE.
Les débuts de l’histoire du Mémorial
Nous sommes au coeur de l’été 1967. M. Armand Durlewanger, en promenade au collet du Linge, y rencontre un ancien combattant de 1915, accompagné de ses petits fils. Avec des larmes dans les yeux, ce dernier déplore que ce haut lieu où sont tombés tant de ses camarades lors des terribles combats de 1915, soit transformé en dépôt d’ordures et laissé en friche. Le Linge qui avait été classé « monument historique » en 1921 était « plus abandonné que les plus croulantes ruines féodales des Vosges ».
L’année suivante marquant le cinquantenaire de 1918, Mr Armand Durlewanger résolut de rendre au Linge son vrai visage de témoin d’un drame historique et d’en faire le mémorial d’une souffrance commune aux hommes de deux peuples jadis en guerre, puis « réconciliés par-dessus les tombes ». C’est au printemps 1968 que la première équipe constituée de défricheurs et de pelleteurs lance l’opération de rénovation du champ de bataille dite « Opération du Souvenir « .
Cette équipe est composée en grande partie par des jeunes de l’Auberge de Jeunesse Europe de Colmar. Au cours des travaux de déblaiement par cette équipe de bénévoles, portant surtout sur le dégagement et la réfection des 1ère et 2ème lignes allemandes, plusieurs squelettes de soldats français furent exhumés. Ces emplacements sont aujourd’hui marqués par des croix blanches.
Création d’un premier comité
Alors que les premiers travaux vont s’achever avec l’automne, le 3 octobre 1968 voit la création d’un premier comité qui décide de la future construction d’un mémorial à l’intérieur duquel sera aménagé un Musée du Souvenir de la guerre des Vosges 1914-1918. Une souscription nationale est ouverte pour l’édification de ce mémorial prévue pour 1970. Ce comité élaborant les statuts de la nouvelle association, comprend alors :
- M. Jean d’ARMAU DE POUYDRAGUIN, fils du Général – Paris
- M. WETZEL, directeur de cabinet à la préfecture du Haut-Rhin – Colmar
- M. KUBLER, Maire de Sélestat
- M. HEMMERLE, directeur des Dernières Nouvelles d’Alsace – Colmar
- M. le Dr. GRUNENWALD, président des Officiers de Réserve de Colmar
- M. VOGELEISEN, retraité de l’Education National – Munster
- M. WISSON, agent SNCF – Wihr au Val
- M. SCHUSTER, Maire d’Orbey
- M. RAFFNER, président du Souvenir Français – Orbey
- M. DURLEWANGER, historien – Colmar
- M. FLECKINGER, chef d’entreprise de peinture – Colmar
- M. GRAFF, retraité – Munster
- M. HERZ, architecte des Bâtiments de France – Colmar
- M. DUPUY, sous-officier en retraite – Colmar
- M. HELSTROFFER, directeur de l’Auberge de Jeunesse – Colmar
- M. SCHARFF, photographe – Colmar
- M. OBERLIN, directeur interdépartemental de l’ONAC – Strasbourg
Naissance de l’association
L’année suivante, 15 avril 1969, l’Assemblée Générale Constitutive porte la nouvelle “Association du Mémorial du Linge” sur les fonds baptismaux. Ses buts sont de réunir les bonnes volontés, les efforts et les moyens propres à assurer la sauvegarde du champ de bataille du Linge et la protection de son site naturel.
Remise en état du champ de bataille
Au cours de cette année, le comité se propose de faire dégager la crête ainsi que les lignes françaises en contrebas des lignes allemandes. En dehors des concours particuliers, il est à noter qu’un noyau réduit de bénévoles prend part aux différentes activités nécessaires pour la remise en état du champ de bataille, à savoir : M. et Mme BOSSHARTH, MM. WEISS, DUPUY, WISSON, FLECKINGER, GEORGE.
Cette année là, le 9ème Régiment du Génie de Neuf-Brisach apporte son aide :
- une section débroussaille et déboise partiellement la crête pour la rendre accessible aux visiteurs.
- une autre équipe réalise la mise en place difficile d’un grand mât de 20 mètres.
Depuis le 24 mai, les trois couleurs flottent en ce haut lieu à 1000 mètres d’altitude. le 30ème Groupe de Chasseurs de Lunéville et le 152ème Régiment d’Infanterie de Colmar participent également à la remise en état du site.
Le Service de l’Équipement du Haut-Rhin aménage l’esplanade en juin par la pose d’enrobés et met en place des panneaux de signalisation des “sites et monuments historiques” aux principaux carrefours desservant le Linge.
En août, le Service des Monuments Historiques fait débuter les travaux de consolidation de la 1ère ligne allemande. Cette saison de travaux aura vu l’exhumation de vingt nouveaux soldats français (dont 3 identifiés), à ajouter aux dix chasseurs (dont 1 identifié) exhumés en 1968. Dans le même temps, étaient exhumés cinq soldats allemands.
Début des travaux
Les secrétaires d’État aux Affaires Culturelles et aux Anciens Combattants donnent leur accord pour patronner le comité dans son oeuvre du « Souvenir ». La présentation de la maquette (oeuvre de M. Chomel) retenue pour l’édification du Mémorial se passe à la Chambre de Commerce de Colmar. En 1975, grâce à l’intervention du Préfet Burgalat, le permis de construire pour l’édification du Musée Mémorial est enfin accordé par le Secrétariat d’État à la Culture. Une section de 50 hommes du 30ème Groupe de Chasseurs de Lunéville entreprend les premiers travaux de terrassement pour l’édification du Mémorial en août En septembre, on inhumera au cimetière du Wettstein des restes d’un jeune chasseur de la classe 1915 (121ème BCP) mis au jour en juillet .
Premières visites du champ de bataille pour le public
En 1977, sous l’impulsion de M. Marcel Maire, des anciens combattants d’Orbey, MM. Demangeat, Kohler, Perrin, Pierré, Werlé, Marchand assurent les permanences tous les jeudis et vendredis, à l’entrée du champ de bataille, au profit de la construction du Mémorial. En juin 1980, à quelques mois de la finition du mémorial, la baraque attenant au champ de bataille brûle avec de nombreux vestiges trouvés sur le champ de bataille et une partie de la bibliothèque (livres et cartes postales). De cette baraque, il ne reste que des cendres. La perte la plus importante est sans conteste « Le Livre d’Or ». En outre, le drapeau du grand mât a disparu. Une enquête de Gendarmerie est ouverte…
Le Musée Mémorial
C’est le 9 août 1981 que sera inauguré le Mémorial, ce deuxième dimanche du mois d’août voyant traditionnellement les cérémonies commémoratives aux cimetières du Wettstein et du Baerenstall. Il comprend la partie centrale du bâtiment actuel avec 3 niveaux d’exposition et l’accueil. La fréquentation est dès le départ importante avec plus de 50 000 visiteurs par an pour une période d’ouverture de 7 mois. Les groupes et les scolaires sont nombreux pendant que la remise en état et la sécurisation du champ de bataille se poursuivent. Les bénévoles et le comité s’aperçoivent rapidement que le musée devient trop exigüe pour accueillir dans de bonnes conditions un tel afflue de visiteurs. Une extension est décidée comprenant une salle de projection au rez de chaussée, un nouvel espace d’exposition ainsi que des toilettes au sous-sol. Un documentaire en 3 langues est proposé afin de rappeler le contexte historique de la bataille du LINGE. Cette extension est ouverte au public en 1995.
L’année du centenaire de la Grande Guerre approchant, une nouvelle extension est décidée, facilitée par la mise en place d’aides publiques spécifiques à cet évènement. L’aile gauche du bâtiment actuel comprenant 2 niveaux d’exposition dont une tranchée allemande reconstituée, est inaugurée en 2015, année du centenaire de la bataille du LINGE Depuis, la fréquentation du site ne se dément pas, le musée accueillant environ 40 000 visiteurs par an auxquels il faut rajouter la visite libre du champ de bataille pendant les périodes de fermeture du musée. Une nouvelle extension est prévue en 2024 pour améliorer l’espace d’accueil et de librairie.